Branka Kurtz
L’horloge du temps est arrêtée. Ces secondes, ces minutes qui me fouaillaient pour me précipiter vers mes travaux, mes recherches, sont ce matin sans pouvoir sur moi.
Je goûte l’instant. Je sens qu’il a plus à m’apprendre que l’accumulation de tous les suivants. Pourquoi me suis-je si rarement accordé le temps de vivre, le droit de vivre ?
Il me fallait justifier sans cesse mon existence par ma production, par mon rendement, à mes yeux comme a ceux des autres.
Mon existence, en soi, n’avait pas de valeur. Je ne croyais pas exister pour les autres, j’ai fini par ne plus exister pour moi. Ce matin, j’ai le droit d’exister tout seul, pour moi tout seul.
Je prends le droit d’exister. Et les êtres et les choses autour de moi commencent à exister d’une existence plus dense. Eux aussi commencent à avoir le droit d’exister.
Nous sommes un univers d’existences solides, réelles, également importantes et respectables.
C’est comme si le sablier de l’existence se remplissait de minute en minute de la quantité de réalité qui le rend stable. Ce n’est plus cette sensation de vide qu’il faut remplir d’actes, de mots, d’oeuvres.
Je goûte d’être immobile. J’existe davantage de ne rien faire, je repose sur ma racine.
Quelle est cette racine ? Je sens l’existence sourdre en moi sans arrêt, et ce mouvement, quand je l’observe, suffit à m’occuper. Je lui fais confiance. Je n’ai plus à intervenir, à me justifier d’exister, il me justifie. Exister justifie d’exister. C’est bon d’exister.
Ça ne doit « servir » à rien d’exister.
On n’est pas obligé de servir à quelque chose. On n’est obligé de servir à rien.
On a le droit d’exister d’abord. Il me semble que je cherchais sans cesse à justifier mon existence avant d’avoir pris conscience et goût d’exister.
Jusqu’ici, il m’était incroyable que l’on puisse passer du temps sans rien faire et ne pas le sentir perdu!
Je trouve en cette période que notre monde manque d’amour, de cet amour noble et désintéressé.
Les gens sont centrés sur eux, sur leurs problèmes, dans l’égoïsme avec la notion “moi d’abord, les autres après” mais sans l’aspect sain que l’on peut avoir de “Charité bien ordonné commence par soi-même” ou “Aimes tes ennemis comme tu t’aimes toi”
En effet, être soi, être vrai c’est d’abord s’aimer, se respecter, respecter son intégrité physique et psychique. Alors on peut aimer les autres et les respecter. Etre bien pour mieux aimer les autres.
Leur démarche est matérielle au lieu d’être spirituelle. Ils se privent alors de leur soleil intérieur qui pourrait les faire se sentir bien.
C’est d’ailleurs ce manque d’accord avec soi qui génére se mal être et cette recherche éperdu de bonheur matériel qui ne peut être tant que le bonheur intérieur, spirituel, n’est pas atteint.
Pour moi, être bien permet de recevoir l’amour Divin, Cosmique, afin de pouvoir le projeter vers les autres, le donner aux autres. Le bonheur c’est se remplir d’Amour jusqu’à déborder et que les autres puissent recevoir cet amour le plus possible. D’être capable de donner sans retenue, de partager autant que possible….
L’amour est un sentiment noble. Je connais certaines personnes qui tout en Aimant une personne sont capable d’éprouver des sentiments d’amour pour d’autre personnes. Ce sont des gens qui disent que l’amour est général, que l’amitié est une sorte d’amour et que c’est la société qui met une exclusivité dans le terme d’amour conjugal.
Texte à méditer:
Lâcher prise pour vivre sa vie, c’est aussi abandonner les idées fausses issues de notre culture qui a déformé le message Christique.
Tu as des sentiments envers d’autres personnes, cela provoque en moi une peur due à mon histoire, mon passé. J’ai peur que tu n’éprouves plus de sentiments pour moi. Quelle erreur ! Comme s’il y avait une limite aux sentiments (amour, amitié, même sentiment, il n’y a que l’intensité qui diffère) que l’on peut donner.
Le carcan culturel, avec ses notions de limite, d’exclusivité, a du en créer des névroses et provoquer une quantité impressionnante de souffrances humaines.
Je comprends ces personnes, je suis d’accord avec cette idée mais il me semble difficile actuellement de la mettre en pratique vis-à-vis de mon travail personnel.
Je cherche néanmoins à me remplir d’amour, à être moi et à vivre chaque instant.
J’ai déjà vécu des moments où j’ai été rempli d’amour, c’est extraordinaire et j’aimerai vivre cela tout le temps,d’où ma démarche.
Puissiez vous éprouver un amour infini vers le monde qui en a bien besoin.
Le temps n’est pas rempli de ce qu’on y met.
Mon temps se remplit par l’attention que je lui porte…
par le goût que j’en prends parce que je le considère
parce que je me considère
parce que je me suis restitué LE DROIT D’EXISTER.